La Mascarade Du Bio

Grincement de dents en approche

de moi-même …

L’agriculture bio est une façon de cultiver la terre pour en améliorer la fertilité à long terme. On nous vend cette méthode depuis des années, comme une agriculture permettant de consommer des produits de meilleur qualité comparés à l’agriculture conventionnelle. Mais de meilleure qualité sur quels aspects ? Entre réalité et fausses idées émises par les médias, il y a de quoi s’y perdre. On nous parle de zéro pesticide, de meilleur goût ou de meilleur apport en nutriments. Mais est-ce que les aliments bio sont-ils réellement plus nutritifs et plus sains comme on voudrait nous le faire croire ?

Zéro pesticide ?

Une étude de l’Université de Stanford, dirigée par le Dr Crystal Smith-Spangler a tenté de cerner si l’alimentation bio était supérieure à l’alimentation traditionnelle. Pour cela, les chercheurs ont passé en revue 17 études ayant analysé les effets de l’alimentation sur les consommateurs et 223 études sur la teneur en nutriments et contaminants des aliments.

L’étude était centrée sur les fruits, les légumes, les céréales, les produits laitiers, les oeufs, la viande et la volaille (hors aliments transformés).

Selon l’étude, le niveau des résidus de pesticides des produits bio est de 30% inférieur en moyenne à celui des produits conventionnels. On ne parle donc pas de 0% de résidus de pesticides comme on nous dit depuis des années, mais bien d’une diminution de ceux-ci. Ils sont donc en présence dans les aliments bio.

Que les résidus de pesticides dans les produits agricoles représentent un risque réel ou non pour la santé, penser que l’on peut les éviter en consommant bio est erroné. Car effectivement, les agriculteurs en bio utilisent des pesticides. *dents qui grincent*

Alors, certains répondront que les pesticides bio sont principalement d’origine naturelle. Là n’est pas la question. Car il n’existe pas de différence fondamentale entre une molécule « naturelle » et une molécule synthétique. Le caractère naturel d’une substance ne dit rien sur sa toxicité pour le corps et l’environnement. Les substances utilisées en bio ne sont pas anodines et contiennent des principes actifs (c’est d’ailleurs bien pour cela qu’on les utilise). Exemple de la roténone, qui est un insecticide extrait de plantes tropicales utilisé en agriculture bio en France jusqu’en 2011 après son interdiction par l’Union Européenne. Cette décision a été prise suite aux résultats d’études indiquant que la roténone augmenterait le risque de développer la maladie de Parkinson, chez les rats, et peut-être chez l’être humain.

Les impacts sur la santé

Les études qui ont évalué l’impact sur la santé des consommateurs n’ont trouvé aucune différence significative. Toutefois, pour les agriculteurs, il en serait autrement. Il semblerait que l’exposition répétée à de fortes doses de pesticides soit associée à divers problèmes de santé. Tel que la maladie de Parkinson, des troubles de la mémoire, des dépressions, des malformations congénitales, des fausses couches et le cancer.

Non seulement les pesticides bio sont potentiellement dangereux pour la santé des agriculteurs et pour l’environnement. Mais en plus ils sont parfois moins efficaces que les pesticides de synthèse, qui profitent des progrès en agronomie et en génie chimique. Puisque l’agriculture conventionnelle a aussi la possibilité d’utiliser des pesticides naturels lorsqu’ils sont compétitifs, le bio qui lui s’impose des contraintes probablement inutiles, se retrouve avec des pesticides moins efficaces. Ironiquement, il n’est donc pas impossible de trouver des exploitations bio qui utilisent plus de pesticides que des exploitations conventionnelles pour obtenir des résultats comparables au niveau de la protection des cultures.

Pas plus de nutriments dans le bio

L’étude de l’Université de Stanford, parue dans Annals of International Medicine n’a pas mis en évidence de différences majeures, entre l’agriculture biologique et l’agriculture traditionnelle.

Une méta-analyse de 240 études, publiée en 2012, a analysé la teneur de plusieurs éléments nutritifs biologiques et conventionnels, et n’a pu trouvé de différence significative sur la teneur en vitamines.

Par contre, le phosphore et les phénols (des antioxydants) semblaient être plus élevés dans les fruits et légumes biologiques, mais la différence était infime.

Une seconde méta-analyse publiée en 2014 a rassemblé 343 études qui ont analysés les teneurs en éléments nutritifs et en pesticides. Les auteurs de cette dernière méta-analyse ont observé une quantité significativement plus élevée, dans les produits biologiques, de quelques vitamines. Soit la vitamine C, certains caroténoïdes et la vitamine E. Bref, très peu comparativement aux centaines d’éléments nutritifs contenus dans nos aliments. Comme dans la méta-analyse de 2012, les chercheurs ont observé que la quantité de phénols était plus élevée. L’augmentation de la quantité d’antioxydants allait de 18% à 69%, selon la molécule. En lien avec ces résultats, l’activité antioxydante des fruits et des légumes biologiques semblent donc être plus élevée.

Les aliments bio n’affichent pas, selon ces études, une plus grande richesse en nutriments ou en bon acides gras. En revanche, les produits bio semblent plus riches en antioxydants. Encore que cette teneur en polyphénols soit très dépendante des conditions de production; (pluies, sols, maturité des fruits et légumes, etc…).

Pourquoi un tel engouement

Comme on peut le constater, consommer bio n’apporte pas plus de nutriments et ne protège pas non plus des pesticides. Les aliments bio ont plus d’antioxydants, ce qui est certes un très bon point. Mais sur la totalité des micronutriments dont on a besoin, le résultat ne leur ai pas vraiment favorable.

La maturité de nos aliments, et le principal facteur de leur contenance en nutriments. De leur exposition au soleil, de leur localisation et du climat en général. Le système d’agriculture n’est pas un facteur primaire à prendre en compte sur leur qualité nutritive.

Je ne suis pas un adepte du bio, mais toi, en consommes tu ?